Manifeste pour un rassemblement écologiste et citoyen à Nantes


NANTES MUNICIPALES2014. PASCALE CHIRON/LISTE ECOLOGISTE ET CITOYENNE
Et si les défis auxquels notre monde est confronté étaient des opportunités pour construire, ensemble, une société où vivre mieux ?


Ces défis sont connus :
- jamais l’urgence écologique n’a été aussi pressante : effondrement de la biodiversité, raréfaction et explosion du coût des énergies fossiles, dérèglement climatique…

- le modèle de développement productiviste, sur lequel repose notre économie depuis le début de l’ère industrielle, produit des effets désastreux : pillage des ressources naturelles, destruction et précarisation des emplois, raréfaction des sources de financement des systèmes de protection sociale touchés par l’endettement,

- la crise économique progressant, notre société menace de se désagréger : les inégalités sociales et territoriales se creusent, la désignation de boucs émissaires remet en cause la possibilité de vivre ensemble.

Face à ce constat d’alerte, la simple posture protestataire, la reproduction de solutions du passé ou encore la recherche d’une improbable croissance ne sont pas des solutions crédibles et constructives.

Il nous faut innover. Il nous faut repenser de vieux schémas devenus inopérants. Il nous faut placer l’Homme et l’environnement au cœur de tous les choix politiques.



Penser global, agir local

Aujourd’hui, le territoire immatériel nous permet d’être connectés à la planète. Cependant, nos territoires géographiques ne sont pas systématiquement nos territoires de vie. Que ce soit pour notre travail, notre lieu de résidence ou encore pour nos loisirs.

C’est dans la ville que se joue notre avenir. Plus de 80% des Européens y vivent. C’est là, dans les villes, que nous pouvons œuvrer le plus vite et le plus concrètement collectivement. Parce que la ville est l’échelon le plus proche du quotidien et des attentes des habitants. Parce que c’est à l’échelle de la ville que la participation effective des citoyens à la décision comme au suivi de sa mise en œuvre est la plus facile à engager.

Pour construire l’économie de demain, donnons la priorité aux besoins humains plutôt qu’à la consommation matérielle. Respectons davantage nos ressources naturelles et parions sur l’innovation et l’emploi. La ville est un niveau essentiel d’engagement.



Nantes est notre chance

Nous avons la chance de vivre dans une ville qui, dans son passé lointain comme dans son histoire ]brécente, a su inventer, innover et prendre le risque du changement.

Une ville qui, au cours des siècles, a su tirer de son environnement portuaire, agricole, industriel, la force de son économie.

Une ville qui a su accueillir de nouveaux habitants, venus de loin ou de régions proches et qui ont contribué à enrichir, à chaque période de l’Histoire, l’identité de Nantes.

Une ville instruite par l’Histoire, qui sait les conséquences durables d’erreurs urbanistiques – des comblements de l’Erdre et de la Loire à la tour Bretagne – qui a l’expérience douloureuse des drames auxquels conduit la haine de l’Autre érigée en pensée politique.

Une ville qui a payé, à de nombreuses reprises, le prix fort de restructurations industrielles brutales.

Ces atouts et ces expériences, qui sont propres à Nantes, portés par les Nantais-e-s, il nous faut aujourd’hui les mobiliser pour inventer, ensemble, les solutions dont Nantes a besoin.


Relevons le défi de l’urgence écologique

Nantes est aujourd’hui capitale verte européenne. Cette distinction, largement méritée, ne constitue qu’une étape dans la prise en compte des problématiques écologiques par notre ville et notre agglomération. Il nous faut aller plus loin, résolument.

La transition énergétique est une opportunité pour améliorer la vie de ses habitants. La rénovation thermique des logements et des bâtiments génère des gains durables de pouvoir d’achat en réduisant les factures. Ayons le courage d’engager la généralisation du recours public et privé aux énergies renouvelables. Il nous faut innover et expérimenter pour être à nouveau la ville pionnière et exemplaire pour un territoire responsable et économe.

Notre ville est riche d’un patrimoine naturel exceptionnel. Les cours d’eau ont défini la forme de la ville. Les parcs et jardins publics lui donnent sa respiration. Les espaces verts privés, entretenus par ses habitants font la qualité de vie de tous. Poursuivons le développement d’espaces verts de proximité. Protégeons, par les règles d’urbanisme, la nature en ville. Protection de la biodiversité, des espaces verts proches des habitants, limitation de l’usage des produits phytosanitaires, végétalisation des constructions… sont autant de conditions nécessaires pour lier vie urbaine et qualité de vie.



La densification de l’habitat est une réponse à l’étalement urbain qui doit aller de pair avec la qualité de la vie. C’est la seule en mesure de garantir à tou-te-s les Nantais-e-s la possibilité de bien vivre à Nantes. Intégration paysagère des nouvelles constructions, qualité architecturale, protection de l’identité architecturale des quartiers, développement de nouveaux services à la population au gré de la croissance démographique… Un nouveau modèle d’urbanisme nantais est à construire.

Il nous faudra continuer à imaginer la mobilité par un réseau de transports en commun toujours plus accessible. Nous refusons de répercuter l’augmentation de la TVA sur le ticket de transport. Nous devons imaginer un réseau plus efficace, en veillant aux liaisons directes inter-quartiers sans passer systématiquement par le centre-ville. Qui propose des alternatives crédibles à la voiture. Qui examine toutes les solutions de franchissement du fleuve dans la transparence des études de faisabilité en incluant les associations au processus de décision.

Première ville française à avoir réintroduit le tramway dans les années 80. Ville-pilote du Busway, imaginative avec le Chronobus, Nantes ne peut se reposer sur ses lauriers. Garantir aux habitants du centre-ville une offre de stationnement satisfaisante et une fluidité de circulation. Repenser les parkings relais pour développer les solutions de parcours combinés favorisant les transports publics, sécuriser les modes de déplacements doux…

Là encore, les solutions se construiront dans des diagnostics partagés avec les usagers. Pour Nantes, pour les Nantais-e-s, l’écologie n’est pas une option. L’écologie est vitale et nécessaire pour construire un avenir partagé et désirable.




NANTES MUNICIPALES2014. PASCALE CHIRON/LISTE ECOLOGISTE ET CITOYENNE
Relevons le défi de la crise économique

Malgré le dynamisme de l’économie locale et de ses acteurs, Nantes n’échappe pas aux conséquences de la crise. Des secteurs industriels souffrent, à l’image d’Alcatel-Lucent à Orvault et d’ArcelorMittal à Basse-Indre. La précarité des salarié-e-s augmente. L’incertitude économique n’épargne personne. C’est la conséquence d’un système économique qui impose ses règles à tous les territoires. C’est aussi le fruit d’un contexte local qui voit le centre-ville peiner à garder sa vitalité économique. L’équilibre est aujourd’hui rompu entre le commerce de centre-ville, les pôles de proximité d’une part, et les grandes surfaces de périphérie de l’autre.

Si les collectivités locales ne peuvent pas tout, elles ont un rôle essentiel dans la mobilisation des acteurs du territoire.

Le développement d’une économie circulaire favorisant les circuits courts et la production locale est une réponse permettant de redynamiser l’économie de nos territoires. Et, à la différence des aléas de conjoncture, cela dépend de nous et de nous seuls. De notre capacité à mobiliser le tissu économique existant qui ne demande qu’à créer. Les PME, TPME sont des acteurs incontournables et de vrais créateurs d’emplois locaux, non délocalisables.

Fixons nous des objectifs clairs, quantifiables, vérifiables : faire de Nantes la capitale de l’économie sociale et solidaire ; développer les zones d’activités éco-responsables ; soutenir et labelliser des initiatives-pilotes portées par des acteurs économiques ; conditionner tous les investissements publics à des critères sociaux et environnementaux…



Être responsable signifie aussi être raisonnable

Répondre à la crise, cela suppose de veiller en permanence à l’efficacité de la dépense publique. D’évaluer la pertinence de l’organisation des services publics et de leurs satellites. De mettre fin aux chevauchements de compétences qui créent la confusion.

Ayons l’audace de mener un diagnostic lucide de l’ensemble des structures qui concourent au développement économique, urbanistique, touristique, culturel et international de Nantes. Fixons-nous comme objectif d’en rationaliser l’organisation.

Ainsi, nous refusons le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, totalement déconnecté des besoins réels de notre ville et néfaste d’un point de vue économique et environnemental. Le rayonnement international existe déjà !

Nantes a réussi le pari du renouvellement de son image grâce à de grands projets culturels et au soutien à des projets ambitieux. Mais ces projets ne valent que si l’inventivité de tous les acteurs est soutenue. Que chaque euro dépensé soit un euro utile. Qu’à chaque euro attribué pour de grandes structures corresponde un euro pour les projets innovants et de proximité. Le principe du 1 pour 1 doit être la direction à prendre.

L’écologie ne se décrète pas. Elle est à la croisée des solutions durables, fruit de l’inventivité des uns et des autres, des envies et de la nécessité d’imaginer et de se projeter dans une société différente. Une société choisie ensemble plutôt que subie individuellement.



Relevons le défi de la cohésion sociale

La diversité de ses habitants est la richesse de Nantes. Des habitants qui savent se soutenir dans les moments difficiles, s’organiser, comme en témoigne la vitalité de notre vie associative. Cette cohésion sociale est notre chance. Il faut la préserver et la développer. Car l’attractivité économique de Nantes ne doit pas cacher les difficultés croissantes pour une partie de la population. Les travailleurs précaires, les classes moyennes ou encore les familles, recomposées ou pas, sont peu à peu exclus du centre-ville et de sa périphérie, faute de logements adaptés à leurs besoins et à coût abordable.

La source de la cohésion sociale réside dans le respect des droits humains. L’égalité des droits est la seule victoire démocratique pour tous. Assumons clairement notre volonté d’accueil et d’intégration des populations, d’où qu’elles viennent, quelles que soient leurs fragilités. Développons les coopérations internationales sans arrière-pensée migratoire. Organisons la coopération entre les communes de l’agglomération nantaise en s’appuyant sur les expériences réussies. Indre et Sainte-Luce ont innové en matière d’accueil des Roms. Nantes ne pourrait-elle pas en faire autant ?

Les modifications des modes et des rythmes de vie créent de nouveaux besoins. Pour y faire face, il nous faudra procéder à un rééquilibrage des dépenses en faveur de l’amélioration des services publics municipaux. Créer des places supplémentaires en crèche, améliorer la sécurité des habitants, donner plus de moyens à la culture de proximité, investir dans la production d’énergie renouvelable et locale… Se donner les moyens de la cohésion sociale, c’est procéder à un rééquilibrage des dépenses en faveur de l’amélioration des services publics municipaux.

Bien commun des Nantais-e-s, le service public municipal est indispensable à la vie quotidienne et doit prendre en compte de nouveaux défis. En premier lieu, la santé, facteur majeur d’inégalité entre les groupes sociaux, est de plus en plus tributaire de facteurs environnementaux comme la pollution de l’air et des aliments ou encore les risques sanitaires mal évalués, liés au développement de technologies nouvelles. La santé est une préoccupation prioritaire pour chacun-e d’entre nous et un enjeu majeur pour la collectivité. Santé publique, santé environnementale doivent être au cœur du service public municipal.

Le service public s’articule avec les initiatives privées, associatives, sans lesquelles Nantes ne serait pas la même. Le soutien municipal aux associations doit se faire dans la transparence et le consensus.

Les Nantais-e-s aiment leur ville et adhèrent très majoritairement aux réalisations des deux dernières décennies. Chacun mesure la soif de débats, la volonté d’être consulté, la demande d’être écouté qui s’expriment parmi nos concitoyens. Comprendre des schémas de décisions, être en mesure d’exprimer son avis, en amont et en aval des réalisations… est une aspiration forte et légitime. Faciliter la vie, faciliter la ville!



La pratique municipale a besoin d’être renouvelée

Les projets ne sont « grands » que s’ils sont partagés. Transfert du CHU, aménagement-reconstruction de la gare SNCF, création d’un pôle commercial en centre-ville, franchissement de Loire… Ces projets, qui agitent le conseil municipal ou le conseil communautaire, mobilisent des budgets considérables et engagent la ville pour l’avenir : à quand la concertation des Nantais-e-s?

Soyons inventifs, prenons pour exemple les solutions apportées par des villes étrangères, confrontées à des choix de même importance, et que nous pourrons améliorer et adapter à nos contraintes. Œuvrons pour concrétiser une nouvelle forme de démocratie à la nantaise.

À chaque projet, nous devons mettre en place un processus de décision qui garantisse à la fois la transparence dans l’information, la participation effective des acteurs concernés aux études et à l’examen des différentes options possibles, et le contrôle démocratique des citoyens sur la décision.

Il n’est pas de démocratie vivante sans respect réciproque entre opposition et majorité.

L’opposition municipale doit bénéficier d’un statut renouvelé. C’est une condition pour sortir d’une caricature de vie démocratique.



Le « dialogue citoyen » doit faire place
à la participation et à l’évaluation citoyenne


Le dialogue citoyen mis en place est trop compliqué, trop lourd, trop verrouillé. Il nous faut le repenser de fond en comble. Imaginer des dispositifs d’évaluation des politiques publiques plus performants.

Replacer les acteurs associatifs et les habitants au cœur de ces processus d’évaluation, par des outils de participation directe (questionnaires/réseaux sociaux/comités d’usagers/jurys citoyens), pour construire une démocratie collaborative, une démocratie qui s’appuie sur le vécu des habitants.

L’évaluation citoyenne suppose la transparence totale sur la situation des représentants des Nantais-e-s. La limitation des situations de cumul doit devenir la règle. C’est par ces engagements que l’on rétablira les conditions indispensables de la confiance entre les citoyens et leurs représentants.

Nous avons la conviction que Nantes mérite un débat serein. Notre ville attend une alternative qui ne soit pas conditionnée à une alternance politicienne.

Construire une ville généreuse, ouverte, créative, écologiste, solidaire, attentive à l’éducation de ses enfants comme au bien-être de ses aînés… voilà le sens de ce manifeste.

Un manifeste ne vaut que s’il repose sur une méthode
et une ambition démocratique.


Nous faisons le choix collectif de soutenir une liste menée par Pascale Chiron, adjointe au maire, dont le parcours politique traduit un ancrage permanent à gauche. Élue membre de la municipalité sortante, elle assume pleinement le bilan des deux derniers mandats, en revendique lucidement les réussites comme les insuffisances. Nous partageons son ambition de concourir à un renouvellement profond des pratiques politiques à Nantes.

Habitant-e-s désireux d’apporter votre pierre à l’histoire de Nantes, actrices et acteurs engagés dans la vie politique, économique, sociale, associative, culturelle, qui vous situez clairement dans cette volonté de renforcer l’ambition écologique de Nantes et de renouveler les pratiques démocratiques, nous vous invitons à nous rejoindre.

SIGNEZ

NANTES MUNICIPALES2014. PASCALE CHIRON/LISTE ECOLOGISTE ET CITOYENNE



Recherche