Le lundi 27 septembre, environ 80 personnes issus du monde associatif, des médias citoyens, des collectivités, de la politique se sont données rendez-vous à la Maison des métallos, un lieu symbolique chargé d'une mémoire populaire. Leur objet commun : débattre ensemble de démocratie, de citoyenneté à l'heure du numérique.
Parmi les interventions qui m'ont marqué, je retiens celles de Farid Mebarki de Presse et Cités, un réseau de médias citoyens. La logique de ce réseau provient d'une logique de rupture vis à vis des médias classiques, qui selon lui, ne traduisent pas la réalité de vie au sein des quartiers. Médias dominants contre médias institués, complices des forces économiques. La lecture me parait trop manichéenne pour mettre à plat l'enjeu des forces en présence et surtout de pouvoir faire emerger une force collective intégrée. Car à trop cliver, on ne trouve pas forcément les appuis nécessaires pour sortir des ghettos pourtant dénoncés. Or des passerelles entre médias citoyens et médias de professionnels, il en existent et il me semble que c'est dans cette articulation que l'avenir de l'information se dessine et à des chances de se pérenniser.
J'ai également apprécié l'intervention d'Hervé Prévost des Francas, qui en toute modestie a fait l'éloge de la lenteur. Le temps de l'immédiateté lui semble aller à l'encontre des problématiques d'apprentissages. Il lui apparait aussi nécessaire de faire une distinction entre les publics. L'âge est une clé d'entrée pertinente, et les motivations entre un adolescent technophile et un quinqua réfractaire ne sont évidemment pas les mêmes.
Mickaël Lambru de la Télé libre nous a fait part de la difficulté à faire vivre un média associatif. Sans argent, on ne peut compter que sur la bonne volonté des bénévoles. Et de nous raconter ses mésaventures vis à vis de la justice, face à laquelle, il a été difficile de faire comprendre que le métier de journaliste ne nécessitait pas forcément une carte de presse. Bref, un média citoyen, faute de ressources, reste éminemment fragile à la merci de la moindre action en justice.
Parmi les interventions qui m'ont marqué, je retiens celles de Farid Mebarki de Presse et Cités, un réseau de médias citoyens. La logique de ce réseau provient d'une logique de rupture vis à vis des médias classiques, qui selon lui, ne traduisent pas la réalité de vie au sein des quartiers. Médias dominants contre médias institués, complices des forces économiques. La lecture me parait trop manichéenne pour mettre à plat l'enjeu des forces en présence et surtout de pouvoir faire emerger une force collective intégrée. Car à trop cliver, on ne trouve pas forcément les appuis nécessaires pour sortir des ghettos pourtant dénoncés. Or des passerelles entre médias citoyens et médias de professionnels, il en existent et il me semble que c'est dans cette articulation que l'avenir de l'information se dessine et à des chances de se pérenniser.
J'ai également apprécié l'intervention d'Hervé Prévost des Francas, qui en toute modestie a fait l'éloge de la lenteur. Le temps de l'immédiateté lui semble aller à l'encontre des problématiques d'apprentissages. Il lui apparait aussi nécessaire de faire une distinction entre les publics. L'âge est une clé d'entrée pertinente, et les motivations entre un adolescent technophile et un quinqua réfractaire ne sont évidemment pas les mêmes.
Mickaël Lambru de la Télé libre nous a fait part de la difficulté à faire vivre un média associatif. Sans argent, on ne peut compter que sur la bonne volonté des bénévoles. Et de nous raconter ses mésaventures vis à vis de la justice, face à laquelle, il a été difficile de faire comprendre que le métier de journaliste ne nécessitait pas forcément une carte de presse. Bref, un média citoyen, faute de ressources, reste éminemment fragile à la merci de la moindre action en justice.
J'ai particuilèrement été sensible à la table ronde suivante qui réunissait des acteurs de la politique et de voir en quoi les médias sociaux pouvait servir à la mobilisation.
Valerio Motta, Secrétaire National du Mouvement des Jeunes Socialistes chargé de l'organisation et des relations extérieures, revendique 44 000 inscrits sur le site La Coopol.fr, le réseau social du Parti socialiste.
De son exposé je retiens le fait que l'animation d'un réseau social à visée politique n'est possible qu'avec un circuit de décision et de validation assoupli, ce qui ne va pas sans heurteur un mode d'organisation vertical du parti, par définition plus hierarchique.
Pour lui, ce réseau social sert de laboratoire qui lui permet de repérer les bonnes pratiques pour les batailles politiques à venir. Parmi les bonnes pratiques, je retiens les outils de direct qui permettent à de larges communautés de pouvoir s'exprimer, échanger, coopérer.
Internet est surtout et avant tout un formidable outil d'organisation des campagnes et permet de dynamiser les réseaux locaux.
J'ai cependant eu un frisson, lorsque Valerio a expliqué que pour lui, l'avenir rimait avec un "reporting des actions militantes". On sent dans le propos une profonde inpiration des méthodes américaines, héritée depuis la campagne d'Obama. Un bel usage de la langue de bois pour ne pas prononcer le mot de fichage. Si jeune, hélas et en plus à gauche !...
Cette vision expansionniste tranche avec celle de Matthieu Creux, proche de l'UMP et qui m'a paru désabusé. Le temps n'est pas à la fête à droite.
L'UMP s'est essayée de fort belle manière, lors de la campagne présidentielle de 2007, parvenant à des taux astronomiques de fréquentation autour du site sarkozy.fr. Depuis le soufflet semble retombé.
Matthieu Creux explique que les réseaux sociaux ne lui semblent pas correspondre à l'état d'esprit de l'electorat de droite. Cet électorat est moins impliqué dans l'associatif, moins concerné par le participatif. Il est davantage suiviste que force de propositions et de constater que les idées se développent en haut-lieux, au sein des collectivités, de l'administration et de l'Etat. Le parti ne fait pas parti de la fabrique des idées. Bref à l'entendre, pour proposer, il faut être dans l'opposition. Donc actes !
Pour Isabelle Foucher, du réseau "Pouvoir d'agir", l'Internet n'est pas une fin en soi mais doit rester un moyen au service d'obectifs. Et de citer que l'argent et les gens, sont des leviers de pouvoir. Reste qu'au travers des réseaux sociaux, il y a le risque de toujours toucher les mêmes (les TLM, selon l'expression des Canadiens). Ce risque est reconnu par tous. Les actifs sur les réseaux ne le sont pas forcément sur le terrain.
Chistophe Ginisty, d'Internet Sans frontières, dans un propos clair et structuré, a tenu à rappeler des faits simples.
L'Internet n'est pas virtuel, il concerne des êtres physiques qui échangent des idées. Il s'accorde également à dire qu'il s'agit d'un formidable outil d'organisation. D'un clic on peut mobiliser des milliers, voire de millions de gens, comme en atteste l'expérience du printemps arabe. Il n'en demeure pas moins que cette diffusion passe aujourd'hui principalement par le mobile, surtout dans les pays émergents, et les ressorts de la mobilisation ne sont pas les mêmes que dans l'Internet classique.
Cette liberté permise par les réseaux est un bien commun à défendre. Les régimes autoritaires sont les premiers à couper les lignes dès que leur pouvoir est remis en cause. Pour contrôler les vannes de l'information, l'Iran, la Chine s'apprêtent à créer un réseau intra, découpé du web général.
Enfin, Olivier Blondeau, Consultant web, rappelle que depuis Fuckushima, le printemps arabe et Hadopi, une conscience de la sécurité des réseaux est en train d'émerger.
De faux sites, de faux messages provenant d'Etats autoriataires ont induit en erreur des forces de résistance. L'Internet est devenu un lieu de bataille de l'information.
Et de citer également l'apparition de "citoyens-capteurs", notamment depuis la catastrophe de Fuckushima. Face à un gouvernement défaillant et l'impossibilité de pouvoir croire le message des autorités, des citoyens se sont mobilisés de par le monde pour mesurer en temps réel le niveau des radiations dans l'atmosphère. Une conscience collective à l'echelle planétaire est en train de se constituer.
Valerio Motta, Secrétaire National du Mouvement des Jeunes Socialistes chargé de l'organisation et des relations extérieures, revendique 44 000 inscrits sur le site La Coopol.fr, le réseau social du Parti socialiste.
De son exposé je retiens le fait que l'animation d'un réseau social à visée politique n'est possible qu'avec un circuit de décision et de validation assoupli, ce qui ne va pas sans heurteur un mode d'organisation vertical du parti, par définition plus hierarchique.
Pour lui, ce réseau social sert de laboratoire qui lui permet de repérer les bonnes pratiques pour les batailles politiques à venir. Parmi les bonnes pratiques, je retiens les outils de direct qui permettent à de larges communautés de pouvoir s'exprimer, échanger, coopérer.
Internet est surtout et avant tout un formidable outil d'organisation des campagnes et permet de dynamiser les réseaux locaux.
J'ai cependant eu un frisson, lorsque Valerio a expliqué que pour lui, l'avenir rimait avec un "reporting des actions militantes". On sent dans le propos une profonde inpiration des méthodes américaines, héritée depuis la campagne d'Obama. Un bel usage de la langue de bois pour ne pas prononcer le mot de fichage. Si jeune, hélas et en plus à gauche !...
Cette vision expansionniste tranche avec celle de Matthieu Creux, proche de l'UMP et qui m'a paru désabusé. Le temps n'est pas à la fête à droite.
L'UMP s'est essayée de fort belle manière, lors de la campagne présidentielle de 2007, parvenant à des taux astronomiques de fréquentation autour du site sarkozy.fr. Depuis le soufflet semble retombé.
Matthieu Creux explique que les réseaux sociaux ne lui semblent pas correspondre à l'état d'esprit de l'electorat de droite. Cet électorat est moins impliqué dans l'associatif, moins concerné par le participatif. Il est davantage suiviste que force de propositions et de constater que les idées se développent en haut-lieux, au sein des collectivités, de l'administration et de l'Etat. Le parti ne fait pas parti de la fabrique des idées. Bref à l'entendre, pour proposer, il faut être dans l'opposition. Donc actes !
Pour Isabelle Foucher, du réseau "Pouvoir d'agir", l'Internet n'est pas une fin en soi mais doit rester un moyen au service d'obectifs. Et de citer que l'argent et les gens, sont des leviers de pouvoir. Reste qu'au travers des réseaux sociaux, il y a le risque de toujours toucher les mêmes (les TLM, selon l'expression des Canadiens). Ce risque est reconnu par tous. Les actifs sur les réseaux ne le sont pas forcément sur le terrain.
Chistophe Ginisty, d'Internet Sans frontières, dans un propos clair et structuré, a tenu à rappeler des faits simples.
L'Internet n'est pas virtuel, il concerne des êtres physiques qui échangent des idées. Il s'accorde également à dire qu'il s'agit d'un formidable outil d'organisation. D'un clic on peut mobiliser des milliers, voire de millions de gens, comme en atteste l'expérience du printemps arabe. Il n'en demeure pas moins que cette diffusion passe aujourd'hui principalement par le mobile, surtout dans les pays émergents, et les ressorts de la mobilisation ne sont pas les mêmes que dans l'Internet classique.
Cette liberté permise par les réseaux est un bien commun à défendre. Les régimes autoritaires sont les premiers à couper les lignes dès que leur pouvoir est remis en cause. Pour contrôler les vannes de l'information, l'Iran, la Chine s'apprêtent à créer un réseau intra, découpé du web général.
Enfin, Olivier Blondeau, Consultant web, rappelle que depuis Fuckushima, le printemps arabe et Hadopi, une conscience de la sécurité des réseaux est en train d'émerger.
De faux sites, de faux messages provenant d'Etats autoriataires ont induit en erreur des forces de résistance. L'Internet est devenu un lieu de bataille de l'information.
Et de citer également l'apparition de "citoyens-capteurs", notamment depuis la catastrophe de Fuckushima. Face à un gouvernement défaillant et l'impossibilité de pouvoir croire le message des autorités, des citoyens se sont mobilisés de par le monde pour mesurer en temps réel le niveau des radiations dans l'atmosphère. Une conscience collective à l'echelle planétaire est en train de se constituer.
Retrouvez le programme complet de cette journée sur la site democratie-en-reseaux.net